Une Touche d'Optimisme

Papy

Te souviens-tu Papy, j’en ai les larmes aux yeux

Des moments partagés, chaque fin d’après-midi ?

Quand rentré de l’école, on s’faisait notre goûter

Pour moi c’était brioche, toi tu prenais du thé...

Et tu m’emm’nais au foot, m’apprenais à jongler

J’étais Maradona et toi t’étais Pelé.

C’était bien ce temps-là, c’est des beaux souvenirs

C’est l’temps où j’savais pas que tu pouvais mourir.

Te souviens-tu Papy, j’en ai les larmes aux yeux

Des moments où plus grand, j’avais des peines de cœur ?

Tu m’racontais mamie, la guerre, les bouquets d’fleurs

"Chaque pot a son couvercle, faut juste chercher un peu".

Ça me faisait marrer tes grandes phrases sur la vie

Ça m’redonnait l’sourire, ça m’redonnait l’envie.

Mais déjà, peu à peu, les affres de la vieillesse

T’rapprochaient de la mort et moi de la détresse.

Te souviens-tu Papy, j’en ai les larmes aux yeux

Du jour de mon mariage ? Tu étais si heureux

Tu la trouvais si belle, tu étais ébloui

Qu’un petit con comme moi ait une femme si jolie.

Sur ton fauteuil roulant, tu souffrais en silence,

Tu n’voulais pas gâcher ces moments d’insouciance.

Mais c’est bien l’hôpital qui finit par t’accueillir

Et seuls les calmants apaisaient ton martyr.

Si j’te raconte tout ça, sous cette lumière blanche

C’est pour que tu comprennes combien j’ai eu d’la chance

Combien je t’ai aimé, combien tu vas m’manquer,

Combien j’ai adoré cette vie à tes côtés.

J’espère que de là-haut, tu ne m’en voudras pas

Mais te voir tant souffrir, je ne l’accepte pas.

Ta vie artificielle, entre souffrance et morphine

Ne me laisse pas d’autre choix qu’débrancher la machine.

Issue de l'album

Le dernier des grands rois