Une Touche d'Optimisme

Pour la thune

Pour la thune, être prêt à tout,

À devenir le plus fort,

Écraser tous ceux d'en-dessous

Quitte à faire des millions de morts.

Voir la vie comme une course

Où les faibles ne sont qu'un poids,

Juger à la taille de la bourse

Et vaniteux comme il se doit.

Le pouvoir comme idéal

Même si l'on se transforme en chien

Et aux petites gens parler mal,

Les considérer comme des freins.

Juger les gens aux apparences,

Aux chiffres sur leur compte en banque,

Penser qu'la vie, c'est d'la finance

Et qu’le chômage, c'est la planque.

Attraper les femmes par la chatte,

Les considérer comme un dû,

Se comporter en phallocrate,

Ne penser qu'à son propre cul.

Jouir aux dépens des autres

Et faire l'amour à son égo,

Ne reconnaitre aucun apôtre

Dans l'église des mégalos.

Fermer les usines d'un coup

Pour faire gonfler les bénéfices,

Laisser des familles sans le sou

Et s'étonner qu'on vous honnisse.

Montrer sa gueule à la télé

Pour dire la main sur le cœur

Que vous aimez vos ouvriers

Alors qu’ces gens vous font horreur.

Planquer ses comptes aux Bahamas

Pour ne plus payer d’impôts

Et trouver ça dégueulasse

Qu’il y’ait des minimas sociaux.

Se croire au-dessus des lois,

Aussi puissant qu’un petit roi,

Avoir une armée d’avocats

Pour s’en sortir à chaque fois,

À chaque fois !

Et puis faire de la politique,

N’avoir plus que ça pour bander,

Sourire aux gens, rester cynique,

Voter de belles lois d’enculés.

Crever comme un pauv’ connard

Dans le lit d’une clinique privée

Et se rendre compte bien trop tard

Qu’y’a plus personne à son chevet,

À son chevet ! À son chevet !

Issue de l'album

D'aussi loin que je me souvienne...